samedi 30 avril 2011

le pied de piqui

Conçaçao do Araguaia
Bon, tout d’abord, mettons les choses aux clairs dés maintenant. Si vous vous imaginez que je suis dans une case au milieu de la forêt luxuriante vous vous trompez ! Fini aussi le mythe des beaux brésiliens sur la plage, des bikinis, de la samba et de la fiesta ! Ici, la réalité est tout autre….
Je vous ai déjà parlez du far ouest ? et ben voilà, c’est à peu près ça ! Redençao est une ville moyenne, qui a tout juste 29 ans ! on trouve tout ce dont on a besoin, ou presque, dans des supermarchés avec clim s’il vous plait ! mais il n’y a ni cinémas ni laveries, encore moins un parc où se reposer et faire jouer les enfants, pas de théâtre ni de pancartes indiquant le nom des rues ! Les poubelles trainent au bord des chemins, les chats morts pourrissent dans les herbes folles et la pauvreté se peint sur les murs des maisons… 

rio araguaia, Conçaçao do Aragauia

Mais ne faisons pas de mélodrame, nous sommes dans une autre réalité, voilà tout ! Laissez-moi-vous raconter une histoire plutôt sympa :
C’était vendredi, jour des visites à domicile des mamans du projet « sonho de mae ». Nous voilà parties dans les quartiers, Carine et Irma Andrea sur la vespa (et oui, ça exite encore !) et moi suivant en bicyclette (toute neuve s’il vous plait et réparée : le pneu a crevé le 2éme jour !). Bon, je vous passe le soleil brûlant à 4h de l’après midi, la poussière, les chemins troués et ensablés… et nous arrivons dans l’avenue C9 où on doit rencontrer normalement 2 mamans. Les numéros passent joyeusement du 20 au 654, montent et redescendent à leur guises, sans aucun ordre ni logique… c’est comme si chacun avait choisi son propre numéros et l’avait peint sur le mur de la maison, ou le bois, ou une pierre devant l’entrée ! c’est pratique pour se repérer ! nous trouvons finalement le numéros qu’on cherchait et  oh ! c’est pas la bonne maman ! bon, on repart pour l’autre et on la trouve enfin…
Après la visite, on repart pour un autre RDV, dans une rue perpendiculaire… c’est une rue en montagnes russes et arrivé au bout sans avoir trouvé la maison qu’on cherchait, on demande à une dame assise devant sa maison si elle connait Cleidiane au n°94. Elle nous répond « non non, mais c’est plus bas… » on repart en sens inverse, on refait toute l’avenue (1km1/2), les numéros passent du 40 au 800 puis on monte à 1000 et on redescend à 20 mais pas de 94 ! Désespérées, on téléphone au mari de la maman : « C’est en face du pied de piqui ! » nous répond t-il ! « oui mais avant ou après l’hôpital ou le supermarché ? » « en dessous de l’hôpital, en face du pied de piqui ! » « oui mais en haut, en bas, à droite à gauche ? où on va ? » « Repérez le pied de piqui ! » bon ok on aura rien de plus ! alors nous voilà parties à la recherche du pied de piqui ! mais c’est quoi un piqui ? pas la moindre idée ! et nous revoilà au bout de l’avenue, prés de la dame du début : « excusez nous encore, vous savez  ce qu’est un piqui ? » « ben oui, répond t-elle, je suis assise juste dessous ! »
droles de bêtes....
Nous nous retournons de concert et nous voyons effectivement apparaître sous un coin de serviette mise à sécher le fameux N°94, juste en face d’elle ! ça c’est incroyable quand même ! les gens passent la majeur partie de l’après-midi assis sur le trottoir devant leur porte à regarder la vie défiler devant eux et ils ne savent pas qui habitent à côté de chez eux !
Enfin, ça nous a fait beaucoup rire ! alors voilà un aperçu de la réalité ici !

...et au fait, le piqui, c'est un arbre! mdr!...

jeudi 21 avril 2011

le départ

ça y'est le grand jour est arrivé, enfin!!!!
Aprés des mois d'attentes, des problèmes de visa et de nombreuses péripéties, me voilà en amazonie!
Le départ fût difficile, noyé par des larmes de joies, de tristesse, d'inquiétudes, de doutes...mais une fois dans l'avion, j'ai parcouru mon fameu cahier de dédicaces et j'ai été trés touchée par toutes vos intentions, vos doux mots d'encouragements et d'amour! alors merci du fond du fond du coeur pour votre soutien!

Après Genève, Paris...me voici en classe affaire pour un vol de 12h à destination de Sao Paulo. j'ai eu l'immense chance de voyager avec un surclassement, ce qui m'a valu un siège qui peut se coucher, une mini télé, et des repas exquis: foi gras, saumon, champagne, canard, pintade et minihardies! j'en ai bien profité avant le régime brésilien! de l'avion, on voit l'immensité de l'océan et je traverse le monde... quel effet!

A sao paulo, je suis accuillie par Salvador, l'ami chauffeur de taxi de Jorge, qui est vraiment très sympathique et avec qui je passe de bons moments. Puis je dors dans la maison de Jorge et Alex.l'adrenaline et la découverte me tiennent éveillée et je ne dors pas pendant 24H! et la nuit suivante est très courte!

la première impression est que la nature ici est toute puissante. on voit beaucoup d'eau, des fleuves immenses, des lacs, et une végétation omniprésente. elle s'infiltre dans la ville comme si elle brûlait de reprendre sa place; la terre rouge ardent et la poussière sont autant d'avertissements...ici l'homme n'est pas le maître!



la route reprend le lendemain, avec deux avions et une arrivée à palmas vers 13H. je rencontre Clothilde, avec qui je vais partager la mission, et carine, la soeur consacrée avec qui on va habiter. elle vient nous chercher et nous partons pour 6H30 de voiture.... sur route bien habimées! on traverse des endroit magnifiques, partout des arbres, à perte de vue... c'est un peu déconcertant et déroutant... je me sens au bout du monde!

nous arrivons à Conceicao do araguaia, la maison mère du diocèse (qui fait 70000KM²!) où on passe la nuit. nous rencontrons l'évêque qui nous a fait venir et la famille de Carole et Benjamin, qui sont aussi de Fidesco et là depuis 6 mois.

et la route reprend le lendemain... sur une route en gruyère! encore 1H30 avnt d'arriver à Redençao, ma destination finale pour deux ans... la ville est assez grande, le monde brasse beaucoup... sur les artères principales (les seules goudronnées!) les motos se croisent avec les vélos, voitures, charettes... tout se mélange à une vitesse folle. c'est le far ouest!

le choc du changement est difficile, la pauvreté, le climat, la perte des repères, la langue.... je me sens noyée! et redevenue petite fille qui a besoin des autres pour survivre... mais peu à peu, je reprend confiance, il reste tout à découvrir!